10 chansons à propos de la pauvreté (et quelques blagues pour alléger le propos)
Puis quelques mots sur Karl Tremblay, bien sûr...
Le mot et la sélection d’André
Jasons thématique
Premièrement, on ne peut pas passer sous silence le départ de Karl Tremblay.
Lorsque vous lirez ces lignes, toutes les chroniques et tous les témoignages essentiels devraient être publiés. On n’en rajoutera pas plus. Je suis plus du genre à me tenir à l’arrière lors de funérailles de toute façon.
Disons tout simplement que ce décès arrive à un moment où, justement, le Québec défendu par ces cowboys — les poqué(e)s, les carrés rouges, monsieur pis madame Tout-le-Monde pis j’en passe — avait besoin d’un peu d’espoir, d’une rémission, voire d’une guérison.
Finalement, non.
La vie des fois, hein…
Vaya con dios, Karl.
Jasons thématique
Je ne sais pas ce qui s’est passé la semaine dernière, mais on a reçu beaucoup d'encouragements et de suggestions musicales.
Je m’improvise porte-parole du trio — surtout parce que les deux autres gars semblent très occupés cette semaine alors je vais piloter en solo — et je vais vous remercier chaleureusement et sincèrement. C’est toujours weird d’ajouter «sincèrement» à une confession, mais bon…
Cette semaine, donc, on y va d’une suggestion ET, malheureusement, d’un sujet de plus en plus populaire: la pauvreté.
Une liste d’écoute à apprécier sur YouTube avec, potentiellement, des pubs niaiseuses avant les pièces parce que no way qu’on va prendre un abonnement payant, le budget ne le permettant pas.
L’Amérique pleure des Cowboys Fringants
Évidemment.
Coat Of Many Colors de Dolly Parton
Parce que la reine du country y raconte un souvenir d’enfance aussi tendre que douloureux: se faire ridiculiser à l’école, car elle portait un manteau rapiécé de retailles, cousu par sa mère aimante, because le budget famélique de la famille Parton à l’époque.
Aussi à noter: la toune a été écrite derrière un reçu de nettoyage à sec lors d’une tournée avec Porter Wagoner. Ce dernier a fait encadrer le reçu par la suite pour souligner le succès de la ballade (qui, depuis 2011, compte parmi les pièces les plus importantes de l’histoire américaine vu qu’elle a été ajoutée au registre national des enregistrements de la bibliothèque du Congrès.
Carabine d’Alice et moi
On poursuit avec une nouveauté qui date de, genre, deux semaines où la sensation pop française Alice et moi y va d’un morceau où il est question d’être démuni(e), de chercher un meilleur statut par tous les moyens, dont la force et les armes. De devenir, au final, ce qu’on redoutait au départ.
…
OK. J’en beurre sûrement épais, mais heeeey, nouvelle toune! Yé!
Common People de Pulp
Incroyable, mais vrai: on aura parlé de l’improbable reprise de ce classique par William Shatner AVANT d’aborder l’originale.
Revoici donc notre appréciation de Common People, toujours pour les mêmes raisons: c’est à la fois un morceau pop épique (près de six minutes sur disque, plus de quatre minutes sur clip ET zéro temps mort, peu importe le médium… faut le faire!) et un portrait acide de la classe bobo, des touristes sociaux et autres nepo babies — pour reprendre la tendance du moment — qui peuvent se remettre sur le droit chemin en un appel alors que de plus en plus de gens sont de plus en plus anxieux dans l’allée des légumes.
Un jour à la fois de Cedrick Saint-Onge
Une autre nouveauté pour extrapoler, tiens donc.
Extrait folk pop, du nouvel album de Cedrick Saint-Onge et il y a de quoi dans le titre qui me rappelle les fins de paie serrées et le magasinage chez Dollarama où on achète cheap et abordable plutôt que durable pour mieux y revenir le lendemain… un jour à la fois, bref.
Staring Out The Window At Your Old Apartment de Jeff Rosenstock
Comme on reçoit zéro plainte quand Steph plogue son damné Serge Gainsbourg dans l’infolettre, je vais également m’appuyer sur ma béquille musicale en vous proposant une énième toune de mon troubadour préféré parce que, justement, elle parle de ma hantise (à la stupéfaction de ma psy, j’ose le répéter): la crise du logement.
En gros, une victime de rénoviction glande devant son ancien logement où le nouveau locataire (assurément un bougie) a accroché une planche de surf sur le mur du salon.
Le gars est seul sur le trottoir, dans l’indifférence la plus totale, le moral dans les bottines, à la recherche d’un(e) ami(e). Ça va pas bien, bref.
Il y a un moment dans la toune où Rosenstock beugle, la voix cassée, I haaaaaad a baaaaad yeeeeeaaaaaar et, à ce jour, ça me donne des frissons dans le dos.
Pauvre type d’Amadou & Mariam
On change totalement de registre avec cette fable d’Amadou & Mariam où le pauvre type en question vit à crédit dans l’espoir du prochain weekend.
Côté musique, toutefois, c’est plus jojo. Y’a de la trompette, t’sais!
Hometown de No Waves
Secret de moins en moins bien gardé, le projet post-punk montréalais No Waves sortait il y a une semaine ou deux un maxi sur Stomp Records (qui enchaîne les signatures l’fun après avoir mis la main sur Pkew Pkew Pkew plus tôt cette année, mais je m’égare).
On s’entend que j’en parle surtout ici pour injecter une autre nouveauté dans l’infolettre, mais aussi parce que la pièce aborde en filigrane l’évitement, voire l’aveuglement collectif, lorsqu’il est question de personnes vulnérables.
Les pauvres de Plume Latraverse
Je dois vous avouer un truc: malgré le fait que son Livraison… par en arrière fait en sorte que les gens de mon patelin se font surnommer les ‘fants d’chiennes depuis 1981, l’essentiel de l’œuvre de Plume me laisse de glace… sauf Les pauvres qui, à ce jour, demeure aussi pertinente.
Penthouse In The Sky de Goldie Boutilier
Autre nouveauté à souligner: le maxi Emerald Year de Goldie Boutilier.
Chanteuse, DJ et mannequin canadienne active depuis plus d’une décennie sous d’autres sobriquets et genre musicaux, Boutilier pourrait bien finalement rejoindre le grand public avec cette nouvelle direction qui fait très pop décalée à la Lana Del Rey.
Sur cet extrait qui détonne (la mélodie fait un brin french touch et — malheureusement — le reste du EP ne suit pas l’exemple), Boutilier en pince pour un dude riche qui habite dans une tour à condos… et c’est pas mal tout.
Le luxe, cet aphrodisiaque pour les p’tits gens, t’sais.
J’en parle ici aussi parce qu’un type a fait un mashup (oui, oui, un mashup! En 2023!) de la toune avec une pièce de Charlotte Cardin sur YouTube pis c’est pas dégueulasse du tout. À écouter ici.
🎶 Avant de partiiir 🎶
Commence à faire frette dehors alors on va vous réchauffer avec une sélection de tounes qui parle de feu. RASSUREZ-VOUS, TOUTEFOIS: interdiction de faire jouer The Doors. PROMIS JURÉ!
À la semaine prochaine, frères et sœurs pauvres!