10 chansons parfaites pour être en bateau (+1 en bonus)

ou en pédalo, en ponton; c'est comme tu veux...

Le mot et la sélection d’André

La semaine dernière, on vous confiait qu’on a manqué de temps pour s’entendre sur un sujet. D’où notre appel à tous et à toutes pour une idée de thématique et… vous avez livré la marchandise! On a retenu une suggestion dans l’air du temps (avec l’été, les vacances et tout ça): une sélection de chansons nautiques. 

Enfilez votre maillot et/ou votre chemise hawaïenne, prenez un drink tiki puis badigeonner-vous de crème solaire, car on prend le large!

Oh, pis pour celleux qui ont Spotify… cadeau!

I’m On A Boat de The Lonely Island

C’est évidemment la bougie d’allumage pour cette édition de l’infolettre et, au risque d’avoir l’air d’un douchebag, je dois vous avouer que j’ai un gros faible pour The Lonely Island. Leur film Popstar: Never Stop Never Stopping est hilarant et son succès mitigé me dépasse. I Just Had Sex, ma toune préférée du lot, m’est sympathique et liée à un inside en plus d’être catchy à souhait. 

Pas grand-chose à dire sur ce hit et citation obligatoire si on se prend en photo pour les réseaux sociaux sur une embarcation nautique, outre le fait que le beat a été produit par Wyshmaster, un producteur qui a tiré son épingle du «rap jeu» en produisant des pièces pour la clique de St. Louis, dont Nelly et Chingy.

Ce dernier profite justement d’un regain d’intérêt, car il est mentionné dans la deuxième saison de The Bear.

Si j’étais un homme de Diane Tell

Autre confession: j’ai un gros kick sur Diane Tell.

Pour son œuvre, évidemment, mais aussi ce qu’elle projette en entrevue. Des décennies et moult succès plus tard, la dame semble toujours aussi allumée et curieuse.

Les gens blasés, très peu pour moi, bref.

Bien que ça soit une évidence d’y aller avec ce classique qui aura permis à la principale intéressée beaucoup de succès en plus de récolter quatre Félix en 1981 (meilleur album, meilleure chanson, meilleure artiste féminine et meilleure auteure-compositrice-interprète), il faut aussi rappeler que Tell soulignait ici les inégalités des genres de l’époque.

Oui, oui!

Parce que, malgré son souhait d’être un homme que pour devenir capitaine de bateau, voire pourvoyeur dans son couple, Diane demeure «femme et, quand on est femme, ces choses-là ne se font pas.»

Évidemment, vous me direz que les choses ont malheureusement très peu changé depuis et je vous répondrai que vous avez raison.

J’ai opté pour cette version principalement pour la vidéo où Diane erre dans un chalet suisse tout en chantant. Une drôle de mise en scène, mettons. 

Wellerman par Nathan Evans

Retour en arrière vers 2020 où, pour une raison inexplicable, la gent TikTok se met à capoter sur les chants de marins (ou sea shanties, si vous préférez).

Certains médias, dont CTV, rapportent qu’un point de départ pour cette tendance pourrait bien être une vidéo virale de Nathan Evans, un facteur écossais qui chantait également on the side à l’époque sur les réseaux sociaux.

Flairant la bonne affaire, Evans a endisqué sa reprise de ce classique et sa pièce s’est retrouvée sur plusieurs palmarès par la suite. Il a signé avec Polydor depuis en plus d’avoir publié un livre sur ce genre musical très niché.

Je vous vole le punch: il ne travaille plus pour son comptoir postal depuis. Pour une raison que j’ignore, son interprétation me fait parfois penser à P’tit Belliveau. 

Dès que le vent soufflera de Renaud

Tan-tan-tan!

Une autre évidence, alors voici quelques fun facts sur la chanson:

La chanson a notamment été inspirée par le bateau que Renaud s’est fait construire pour prendre le large alors que sa popularité pesait de plus en plus sur ses épaules.

L’artiste a nommé ce vaisseau le Makhnovchtchina, en hommage à un mouvement révolutionnaire paysan anarchiste ukrainien… parce qu’il n’y a rien de plus anar’ que de s’acheter une goélette de 14 mètres, sûrement.

Un souper avec une amie, Dominique Lavanant, aura également été déterminant.

En plus de lui citer l’aventurier Joseph Kessel à qui l’on doit le fameux «C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme», elle lui racontera que l’artiste William Fields refusait de boire de l’eau pour des raisons un peu saugrenues qui se transformeront, sous la plume de Renaud, en «la mer, c'est dégueulasse, les poissons baisent dedans ».

Pour les amatrices et amateurs de Renaud, j’en profite pour vous recommander la série balado de Julien Bernatchez et son frère sur sa discographie qui était autrefois accessible que sur Patreon.

SCOOP!

Dès septembre, CHOQ FM va diffuser ce marathon musical. C’est très geek, très drôle, très personnel. C’est à écouter!

CHANSON BONUS! Six Months In A Leaky Boat de Split Enz

Enfin, une thématique qui me permet de m’épancher sur un one hit wonder qui me fascine: Six Months In A Leaky Boat du groupe art rock néo-zélandais Split Enz (qui donnera également naissance à Crowded House par la suite, mais on s’éloigne du sujet).

Outre le titre et le vidéoclip délirant, on aborde également notre sujet du jour d’un point de vue historique ici, car les fameux six mois évoqués seraient une référence à la durée de la traversée des colonisateurs anglais vers l’Océanie.

Aussi à noter: la pièce aurait été censurée par la BBC en 1982 lors de la Guerre des Malouines. Les bonzes de la radio d’État jugeaient qu’une toune qui parle d’un bateau qui pogne des bouillons pourrait miner le moral de la population.

18 ans plus tard, la chanson a pourtant été adaptée en ‘tite toune pour enfants. Autre temps, autres mœurs, en effet.

Le chanteur punk Ted Leo, lui, l’a autant reprise avec son groupe The Pharmacists qu’en formule solo plus intimiste. Les deux fois, on entend son sourire aux lèvres lorsqu’il s’époumone.

Grosse toune!

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La sélection de Steph

Gaby Oh Gaby d’Alain Bashung

Pas strictement en lien avec les bateaux et la thématique nautique, cette incontournable de Bashung fait tout de même référence au classique La mer de Trenet :

Oh Gaby, Gaby

Tu veux qu'j'te chante la mer

Le long, le long, le long des golfes

Pas très clairs

La pièce du fou chantant a d’ailleurs bien failli se retrouver dans le présent palmarès, mais c’était peut-être trop évident (comme Boris Vian, «J’suis snob»). Dans ce cas, pourquoi ne pas la ramener de manière détournée par cet air d’Alain Bashung?

L’amour à la plage de Niagara

Certes, l’emblématique duo pop/rock français a fait mieux dans sa discographie, mais cet hymne aux arrangements on ne peut plus années 80 embrasse pleinement notre thème.

Si la production pâlit devant ce que Niagara offrira par la suite avec Pendant que les champs brûlent ou J’ai vu, la voix puissante (mais pas fatigante) de Muriel Moreno et l’indéniable talent de compositeur de Daniel Chenevez, avec L’amour à la plage, pointent déjà dans la bonne direction.

La Madrague de Brigitte Bardot

Un petit blues de fin d’été agrémenté de la voix fragile de Bardot.

Par «blues», on parle ici du sentiment de désarroi devant l’été et des vacances qui s’en vont emportés «dans des valises en carton» plutôt que d’un blues à la Muddy Waters.

Pièce peu connue de l’actrice devenue chanteuse et militante écolo par la suite, La Madrague s’imprègne par sa douce instrumentation dans votre psyché nostalgique même si vous n’avez jamais visité les plages du sud de la France.

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La sélection de Phil

Ocean Man de Ween

Je m’amuse souvent à imaginer quelqu’un qui aurait découvert Ocean Man lors du générique du film de Spongebob qui se dit: «Huh, c’est le fun ça, pis mon enfant aime ça aussi, on devrait écouter d’autres tounes de Ween ensemble». 

Là, ils embarquent ensemble dans la voiture familiale pis se rendent à leur disquaire local pour acheter une copie de The Mollusk sur vinyle.

Ils reviennent à la maison pis le mettent sur le pickup Crosley que l’enfant a eu à Noël avec un exemplaire d’un album de Taylor Swift ou la trame sonore de Shrek.

I'm Dancing in the Show Tonight part. C’est un peu particulier, mais ça va. C’est comique. 

Dans les premières notes de la pièce-titre, un genre de soulagement règne. «Ah! C’est vraiment ludique, un peu comme de la pop britannique des années 60 qui parle de créatures mythiques».

C’est un beau moment parent-enfant.

Ça se passe bien pendant un bon moment. Il y a de petites passes weird, mais bon. Tout le monde est content.

La semaine d’après, vu que tout le monde a aimé ça, on décide de répéter l’expérience avec l’album Québec.

…

Ça sera la fin de Ween pour un bout.

La fille du Capitaine de Jim et Bertrand

Certains d'entre vous vont se dire: «Ah calice Philippe, vas-tu encore nous casser les oreilles avec Jim et Bertrand? T’as vraiment un problème. T’as vraiment besoin d’un psy.»

À ceux-ci, je réponds: «J’en ai déjà trois! Katia (ma vraie psy), Jim Corcoran et Bertrand Gosselin.»

Denis Langlois a déjà dit: «La vie est un long fleuve tranquille, ce sont les rives qui sont dangereuses».

Quand on écoute du J&B, on a le sentiment que les rives sont inexistantes. Dans leurs compositions fortes en guitares sèches et en harmonies vocales règnent un calme absolu, comme une balade en pédalo par un jour d'août sur un petit lac.

Certains d'entre vous vont se dire: «Ah calice Philippe, vas-tu encore nous casser les oreilles avec des références nautiques? T’as vraiment un problème. T’as vraiment besoin d’un quatrième psy.»

The Wreck Of The Edmund Fitzgerald de Gordon Lightfoot

Quand Gordon Lightfoot a rendu l’âme plus tôt cette année, le glas du Mariner’s Church de Détroit a sonné 30 fois. Une fois pour chacune des 29 âmes qui ont péri le 10 novembre 1975 puis une fois pour celui qui s'est assuré que collectivement, on n’oublie jamais cette catastrophe marine.

Y’a quelque chose d’excessivement crève-cœur là-dedans.

Si Gordon Lightfoot était toujours en vie, il aurait sûrement chanté la ballade du troubadour mort, honoré.

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🎶 Avant de partiiir 🎶

La semaine prochaine, on sort des sentiers battus (pis des mers déjà cartographiées) en vous proposant une sélection de chansons faisant référence au temps (aux mois, surtout).

…

Ne vous désabonnez pas, SVP. On va rebondir avec de quoi de plus accessible ensuite! 😏

Bonne semaine, les capitaines!