10 chansons qui parlent du temps… un peu avant le retour à l’heure normale de l’est
La liste d'écoute idéale pour gagner une heure de sommeil… mais à quel prix!?
Le mot et la sélection de Steph
Ne reculant devant aucun prétexte pour ploguer sa musique chouchou, Disque Dur s’attarde maintenant au proverbial changement d’heure prévu à deux heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche.
Pour ce faire, on a choisi des titres évoquant le temps qui passe ou toute autre chanson liée de près ou de loin à la thématique temporelle. Les exemples ne manquent pas dans le grand corpus musical mondial. Que ce soit Brel qui rappelle qu’«on n’oublie rien du tout» et qu’«on s’habitue c’est tout» ou Ferré qui concluent qu’«Avec le temps, on n’aime plus», les références au temps sont légions sur la planète chanson. Et que dire du bon vieux Rock Around the Clock de Bill Haley et ses Comets?
Sans perdre de temps (ouf!), consultez notre sélection pour passer de belles secondes, minutes ou heures en fredonnant pour oublier le temps qui nous dérobe nos beaux jours.
Les dimanches à la con de Renaud
Pas le plus grand succès du chanteur énervant - même pas été considéré comme un single de l’album Marchand de cailloux - mais ça reste une belle preuve que plusieurs artistes recherchent à travers leurs œuvres à revivre leur enfance. Continuellement.
Renaud a plusieurs fois exprimé son attachement au passé, mais il évoquait davantage ses jeunes années de loubard à glander dans le 14e arrondissement. Ici, il se replonge à la belle époque de ses 10 ans avec ces vers qui résument bien la chanson :
Mais la nostalgie, tu sais
Autour de quarante balais
Quand ça t’chope
Ça te donne envie de te retourner
Sur toutes ces journées ratées
Sans tes potes
D’yer Wanna Be A Spaceman Boy? d’Oasis
Noel Gallagher a probablement enregistré ce titre dépouillé alors que Liam lui faisait la gueule ou qu’il avait tout simplement la gueule de bois. L’aîné des deux frères se remémore dans cette ballade intimiste un ami d’enfance, pourtant rempli d’ambition à leur plus jeune âge, qui semble avoir passé à côté de sa vie.
Parce que les années qui passent riment souvent avec des rêves à la dérive, des désirs trop grands pour la petitesse du temps.
48 Crash de Suzi Quatro
Puisqu’on est dans la déprime des grandes ambitions qui vont s’échouer sur la banquise des rêves brisés, on a droit ici à un constat pas très jojo dans les paroles de 48 Crash. En passant, soulignons que le 48 en question signifie 48 ans.
Et… doit-on traduire Crash?
Cet hymne glam des plus accrocheurs parlent en filigrane du phénomène de l’andropause. Comme quoi, quand on arrive à 48 ans, il en reste moins devant que derrière…
Toutefois, une théorie circule à l’effet que les auteurs de la chanson Mike Chapman et Nicky Chinn s’étaient donné comme défi d’écrire un hit sur n’importe quoi… Ils ont tenté leur chance en écrivant sur la crise économique de 1848… Mais cette théorie fumeuse ne semble pas avoir été corroborée par les principaux intéressés.
Le temps presse de Michel Pagliaro
Le monstre sacré du rock québécois n’excellait pas seulement dans l’élaboration d’imparables riffs comme dans J’ai marché pour une nation, M’Lady ou Les Bombes. Pag savait une chose ou deux sur l’écriture de balade traversant les âges.
Avec Le temps presse, on tombe en plein dans cette sensibilité à fleur de peau pouvant même émouvoir les moins romantiques des mélomanes.
Le mot et la sélection d’André
Philippe prenant une pause cette semaine (avis à ses fans: il devrait reprendre son clavier dès la prochaine édition. Yé!), je vais donc vous proposer six sélections plutôt que les trois habituelles.
Je m'excuse d'avance.
Une chose à la fois d'Arielle Soucy
Je suis récemment allé voir Philippe B en concert avec les membres de ma ligue de bocce (oui, oui) et ce que j'en retiens, outre que Philippe B est maintenant père (désolé, mesdames), c'est l'artiste qui était en première partie : l'autrice-compositrice-interprète Arielle Soucy.
Seule avec sa guitare sèche, ses loops et sa voix cristalline, Soucy a jeté sur le cul un clergé (le show était dans une église) qui ne s'attendait à rien.
Le jour même, Soucy dévoilait son premier LP. Je redoutais son écoute, car j'avais peur que la magie de sa simplicité volontaire se fasse ensevelir sous des couches et des couches de prétentions sur un album folk néobaroque crinqué à 11.
Fort heureusement, l'artiste y conserve un savant dosage.
J'aimerais dire que c'est mon album québécois de l'année, mais je n'ai pas encore eu le temps d'écouter les nouvelles œuvres de Jimmy Hunt et NOBRO (j'y viendrai). Top 5 assurément, toutefois.
Si vous aimez Klô Pelgag, Avec pas d'casque, Les Soeurs McGarrigle, Jim & Bertrand... Si vous avez du goût, bref, vous devriez y trouver votre compte.
Pour revenir à la chanson choisie, je la dépose ici surtout pour le passage suivant qui fait référence à mes personnes préférées (celles qui s'attardent aux détails, les détectives du quotidien), mais aussi au nouveau, à l'actuel, voire le futur :
Il n’y a rien que je ne suis pas, j’aime voir l’âme des gens,
À travers leurs objets,
Glauque, champêtre, rose ou tapis,
Toutes les raisons sont bonnes pour vouloir incarner,
Une nouvelle réalité,
Et une nouvelle personne,
Le nouveau, c’est mon souffle,
Je sais pas ce que ça veut dire,
Peut-être influençable?
Le punch de l'album, toutefois, demeure Il n'y a rien que je ne suis pas. Elle me hante depuis.
Je l'ai en tête aux 15 minutes. C'est pas encore lassant, toutefois.
Dans ma voiture de Klô Pelgag
Tant qu’à y faire référence...
La légende veut que Sieste sur l’oreille droite, le nouveau maxi de Klô Pelgag, ait été enregistré dans une certaine urgence, tel une partie de tennis de table entre la principale intéressée et ses collaborateurs du moment: Joseph « Mihalcean » Marchand (Forêt, Pierre Lapointe, etc.) et Samuel Gougoux (de Victime, notamment).
En résulte une œuvre moins « ambitieuse » qu’à l’habitude, mais quand même originale, audacieuse pis je dirais même... inquiétante!? Celles et ceux qui ont été captivés par le SEUM de Safia Nolin devraient tenter l’expérience.
Oh pis je partage Dans ma voiture parce qu’on y aborde un accident automobile (je fais des cauchemars récurrents sur le sujet) et parce que ça se termine par les strophes suivantes:
Au clair de la lampe, je m’évanouis
La nuit est si longue quand quitte la vie
C’est thématique, bon.
L’éternité de Jimmy Hunt
Tant qu'à y faire référence bis.
OK, finalement, Arianne et Jimmy vont tout deux se retrouver dans le top cinq.
Hunt s'offre un incroyable trip à mi-chemin entre la suite logique, dix ans plus tard, de Maladie d'amour et un hommage (inopiné?) à une certaine pop française (pensez Jarre, Balavoine, Polnaref, etc.)
Nous sommes déjà, déjà, déjà
Sans le royaume
L’éternité
C’est maintenant
Pendant plus de cinq minutes... pis j'en prendrais encore plus.
Watercooler de Grandaddy
Jason Lytle redémarre la machine Grandaddy en promettant un album teinté de country.
Bien que ça puisse « clasher » avec son modus operanti musical habituel (des tounes où, genre, les Adirondacks pis le Minitel se côtoient), ça s'annonce fameux côté paroles tant plusieurs classiques de Grandaddy et du country se distillent en une formule simple, mais efficace: « je suis triste, mais dans le fond, c'était moi la faille dans c'te couple. »
Sur Watercooler, Lytle mêle ballade country et romance de cubicules où il soupire à sa blonde de ne pas l'attendre, car leur couple va obtenir son 4%. En prime, le clip est délicieusement niaiseux.
…
Commencez-vous à avoir hâte au retour de Phil?
The Tower de Future Islands
Samuel T. Herring, le chanteur de Future Islands, risque de passer à l'histoire pour deux choses:
1, danser comme l'oncle le plus saoul de ton party de Noël;
2, écrire des tounes où un gars se languit pour l’éternité.
Près d'une décennie après Seasons (où, tel le Sam de Si on s'aimait, l'artiste attend après une fille qui branle crissement dans le manche), Future Islands propose maintenant The Tower où Herring lance une bouteille à la mer du haut de sa tour dans l'espoir que la fameuse âme sœur lui réponde puis, évidemment, il se fait chier en attendant.
Feeling et air délicieusement connu, on va s'le dire...
4'33'' de John Cage
André, as-tu mis ce classique de John Cage, car c'est parfois perçu comme la pierre angulaire de la musique noise?
Parce que ce «silence» vient nous confronter à nos idées reçues sur la réception et la performance de la musique?
Parce qu’on sent, voire on entend, chacune des secondes de 4’33” s’écouler?!
Parce que tu commençais à manque de gaz après cinq tounes?
🎶 Avant de partiiir 🎶
Comme novembre est aussi le mois des morts, on va noyer les statistiques de l’infolettre s’en inspirer en vous proposant de quoi sur des artistes défunt(e)s. Ugh.
Sur ce, n’oubliez pas de changer l’heure sur votre four.
Bonne semaine les punks!