Sexe, true crime et rock n' roll
Au programme pour cette infolettre du Vendredi 13: peurs d'enfants, meurtres, meurtriers pis deux chaudières de sang
«Vendredi 13»… Comme dans… vendredi de cette semaine! Hé oui!
Peut-être l’aviez-vous oublié, mais on termine la semaine par un… VeNdReDiiiIIIIIiii 13! Ça n’arrive pas si souvent, mais quand ça arrive; on ne peut pas ne pas le souligner.
Se taper toute la série des 137 films du même nom s’avère un sévère contrat. Alors, pourquoi ne pas y aller en musique spooky pour le Jour J?
Non, on ne vous force pas à déterrer vos citrouilles du 31 octobre, mais bien à explorer quelques propositions scabreuses qui ne vous demandent aucun déguisement… surtout que la température actuelle suggère presque un «Vendredi MOINS 13» (avec ou sans le facteur vent)…
Après avoir commencé l’année en abordant au passage les insurrections au Capitol, l’équipe éditoriale de Disque Dur a voulu persévérer dans les thématiques légères, voire éthérées, pour bien encaisser le coup des mois d’hiver à endurer.
Sur ces bons mots, voici notre sélection…
La sélection d’André
Jimmy Hunt - Maladie d’amour
On commence tout en douceur avec un extrait de “ze” album qui aura tenté, contre vents et marées, de faire remonter le taux de natalité au Québec.
Bien que la ballade aigre-douce soit, dans la bouche du bellâtre, touchante, ça demeure une histoire d’épouvante. Of course, tout le monde s’est mis dans cette position — du moins, je l’espère — où, fer dans la plaie, on prend un détour pour longer l’appart de notre crush, dans l’espoir de… de quoi donc, au final? Je ne saurais dire.
Hors de cette stupeur, ça demeure toutefois du stalking pis c’est rarement reçu comme un comportement romantique (à moins d’être dans une série Netflix, en effet).
Malajube - La Valérie
Le 17 juillet 2003, Valérie Aubin — une jeune femme âgée de 20 ans résidant à Anjou — est portée disparue après qu’un incendie criminel ait été allumé dans le duplex qu’elle partageait avec son père.
Trois jours plus tard, son cadavre est retrouvé découpé en morceaux dans un sac d’équipement de hockey laissé sur le rivage du fleuve en face du parc Bellerive, dans l’est de l’île de Montréal.
Le 22 juillet, Dwayne Pereira — 25 ans — et un complice sont arrêtés en lien avec le meurtre et l’incendie. L’enquête révèlera que Pereira a rencontré Aubin via un site de clavardage. Cette dernière l’aurait par la suite surpris le 14 juillet 2003 alors qu’il s’était introduit par effraction chez elle pour y voler du matériel informatique.
Le crime odieux aura autant inspiré un épisode de la série Un tueur si proche que cette chanson de Malajube parue en 2004.
John Hinckley - Mr. Tambourine Man
Criminel pour certain(s), folk hero pour d’autres, John Hinckley est un auteur-compositeur-interprète qui s’est tout d’abord fait connaitre en tentant d’assassiner le très polarisant président Ronald Reagan en 1981 pour impressionner Jodie Foster (oui, oui). Il sera finalement reconnu non coupable pour aliénation mentale et passera plus de trois décennies dans un établissement psychiatrique.
En 2016, il sera finalement relâché sous plusieurs conditions, un juge fédéral considérant qu’il n’est plus une menace pour la société. Dès 2020, on l’autorise même à publier en ligne ses œuvres, dont plusieurs reprises et chansons originales sur sa chaîne YouTube.
Au cours de l’été dernier, le Market Hotel — une salle de spectacles de Bushwick à Brooklyn — devait accueillir Hinckley pour un premier concert depuis sa remise en liberté inconditionnelle (obtenue en juin 2022), mais annulera finalement le tout après avoir reçu plusieurs menaces anonymes.
Hinckley, de son côté, s’est consolé en se lançant dans un autre projet un peu fou, fou: lancer sa propre maison de disques.
La sélection de Stéphane
Pour ma part, je m’en suis remis à des personnages louches pour souligner le Vendredi 13. Autant ils me fascinent en fiction, autant ils me fascinent en chansons…
The Adverts - Gary Gilmore’s Eyes
C’est comme si un groupe punk français avait une chanson sur Jacques Mesrine (ça aurait été du genre à Starshooter)… ou à peu près.
Excellent single punk de ‘77 qui écorche encore les oreilles chastes et prudes. Pourtant, à l’époque, la popularité de Gary Gilmore’s Eyes a permis à The Adverts de passer à l’émission Top of the Pops.
Qui était Gary Gilmore? Un meurtrier c’t’affaire!
Dead Boys - Son Of Sam
Pour rester dans le punk…
Avant que Spike Lee en fasse un film, le tueur surnommé Son of Sam, qui a terrorisé la population new-yorkaise au cours de l’été 1977, a inspiré les esprits éméchés des Dead Boys.
Ces arrangements lugubres et ses ambiances sonores à glacer le sang rendent bien la fureur qu’a semée le sinistre personnage.
Francis Lemarque - Le tueur affamé
Intrusion un peu rigolote dans ce macabre palmarès que cet air du bon vieux temps du prolifique auteur de chansons. Y’a rien comme un java pour raconter des histoires de petits malfrats qui tournent mal. Du gangsta rap avec de l’accordéon.
Comme si Audiard avait pour un moment délaissé l’écriture de scénario pour pondre une chanson.
Jack the Ripper - Lord Scream Sutch
Le personnage-titre n’a plus besoin de présentation! Et le désinvolte Screaming Lord Sutch lui a rendu un hommage indélébile… et plutôt débile.
J’ai appris depuis peu que cette version de 1963 s’avérait en fait être une reprise de Clarence Stacy enregistrée deux ans plus tôt. Depuis, nombreux sont les groupes à l’avoir intégré à leur répertoire comme les Gruesomes, les Fuzztones, les Revillos, les White Stripes et j’en passe.
La sélection de Philippe
Voici trois chansons qui me faisaient peur quand j’étais un tout petit enfant…
Pauline Ester - Oui, Je l'adore
Dès un jeune âge, le rythme entêtant de mes pensées faisait en sorte que c’était difficile pour moi de m’endormir. Pour me calmer, j’avais un radio-réveil AM à côté de mon lit, branché sur CJEM-CKMV, qui jouait de l’adulte contemporain toute la nuit.
Si la majorité des pièces jouées, comme Mais où est la musique de Claude Barzotti ou Sur des musiques érotiques de Herbert Léonard, était le remède idéal pour m’envoyer dans les bras de Morphée, d’autres me foutaient carrément la chienne. La carrière de la chanteuse française Pauline Ester n’a pas été super mémorable, mais elle aura tout de même traversé l’Atlantique avec son tube Oui, je l’adore.
34 ans plus tard, je ne suis toujours pas en mesure de dire pourquoi cette chanson me faisait peur au point qu'à chaque fois que sa mélodie jazzée partait, je fermais ma radio.
Çe sera sûrement abordé en thérapie un jour ou l’autre…
Napoleon XIV - They're Coming to Take Me Away, Ha-Haaa!
La seule chose plus confondante que le fait que cette chanson «drôle» de 1966 se soit hissée au troisième rang du Billboard, c’est le fait que mes parents l'aimaient beaucoup, et que 25 ans plus tard, elle jouait encore régulièrement à la maison, nous terrorisant ma sœur et moi.
David Lee Roth - Just a Gigolo/I Ain't Got Nobody
Humala bebuhla zeebuhla boobuhla humala bebuhla zeebuhla bop!
En 1985, alors que ça commençait à mal aller avec Van Halen, le chanteur David Lee Roth a fait paraître Crazy from the Heat, un EP solo de quatre reprises de chansons qu’il affectionnait. Parmi celles-ci figurait Just a Gigolo/I Ain't Got Nobody, un medley de deux vieilles chansons que Louis Prima avait popularisées dans les années 60.
Pour une raison qui m’échappe, ma mère adorait la version de DLR et s’était même acheté l'EP. Par contre, moi je la trouvais un peu creepy (pas ma mère, la chanson). Ce que je trouvais encore plus creepy était la pochette du EP, qui montrait Lee Roth en bedaine dans des eaux vertes.
30 ans plus tard, j’ai raconté dans un podcast coanimé avec André que l’EP de DLR m’avait toujours donné la frousse et je lui ai fait don de la cassette. Quelques années plus tard, en regardant ma collection de disques, j’ai réalisé que Crazy From the Heat était là!
À ce jour, André, qui avait alors la clé de mon appartement pour nourri mon chat alors que j’étais en voyage, me jure que ce n’est pas de lui, mais j’ai encore des doutes…
Ici André. 1, Phil, je te jure que c'est pas moi. 2, J'ai toujours ta précieuse cassette. XOXO
🎶 Avant de partiiir 🎶
C'était une semaine un peu intense pour nous alors on a commencé à parler du thème de la semaine prochaine que très tard hier. Si vous avez des suggestions, c'est le moment. Sinon, on va sortir un lapin de notre chapeau, comme d'hab.
Sur ce, merci d'avoir lu cette infolettre, que ça soit dans votre boîte à courriels ou directement sur notre portail Substack. Encore une fois, on vous invite à passer le mot si vous entendez quelqu'un dans votre entourage vous dire "J'aimerais ça lire la version Wish de Dominic Tardif".
À la semaine prochaine, les punks!