10 chansons pour vos/nos crushs passé, présent et futur de la Saint-Valentin
Le mot puis la sélection d’André
Ça va de soi, mais quand même: étant de grands geeks de musique, nous sommes également d’incroyables mésadaptés amoureux.
Au risque de singer High Fidelity, faut pas se surprendre si certaines personnes ont des blocages douteux ou des attentes incommensurables après des années à se shooter à de la pop toxique, du country pleurnichard ou, pire encore, du Xiu Xiu.
M’enfin, comme mentionné précédemment, on fait cette infolettre pour le fun, mais aussi pour repousser nos limites “““créatives””” et l’édition de cette semaine ne fera pas exception. Le terme “ésotérique” a même été lancé dans le group chat pour qualifier cette fournée. De mon côté, je dirais que ça va ressembler au titre du greatest hits de R.E.M. (ce qui vient trahir mon âge, en effet):
Moitié des mensonges,
Moitié du cœur,
Moitié des vérités,
Moitié d’la vidange.
Bonne Saint-Valentin, groupe!
Latte Chumey de Philémon Cimon
C’est la seule sélection francophone et québécoise de mon lot.
Pis ça m’agace.
Je blâme le passage à CISM et, surtout, le besoin de maintenir une certaine distance — langagière visiblement — entre mes sentiments et la musique.
Aussi, proposer du local vient également avec une certaine sclérose. Avez-vous vraiment besoin d’une infolettre pour découvrir Un beau grand slow de Desjardins? Franchement…
Sur ce: j’ai été surpris par cet album de Philémon Cimon à l’époque et cet extrait doux amer — où le bonhomme laisse tomber tous les artifices possibles pour aborder un chassé-croisé ô combien commun, mais qui résonne toujours chez celles et ceux qui l’auront vécu — était la principale raison.
If you know, you know, t’sais.
Tennessee Whiskey par Chris Stapleton
Au risque de faire dans le conspirationnisme, je crois que le monde se porterait bien mieux si on recommençait à s’intéresser aux slows.
Les données sur le sujet en témoignent d’ailleurs…
Quand j’étais kid, j’étais aussi excité que terrifié à l’idée d’en danser un. Puis, alors que ces membres trop longs se coordonnent finalement et que le stress baisse (un peu), c’est déjà fini.
La preuve…
Malgré les bons efforts de Joji (je niaise pas, y’a vraiment une hausse d’intérêt dans les recherches sur le sujet en 2018 selon Google Trends), le slow semble désormais cantonné qu’à une activité de salon ou de salle à manger; voire à être qu’un secret entre deux danseurs, un moment précieux et fugace.
Je pourrais m’étendre longuement, mais t’as sûrement mieux à faire. J’ai toujours peur de déranger, t’sais.
Bref, parmi les slows récents les plus marquants, y’a évidemment cette reprise de Chris Stapleton qui se hisse assez haut.
Il y a “de quoi” dans la mélodie bluesy incroyablement cochonne (c’est limite cliché même, mais qui pense à ça le nez lové sur une épaule?). Idem pour l’interprétation à la tension palpable qui a un ‘tit quelque chose d’Otis Redding sur These Arms Of Mine (un autre de mes slows préférés, d’ailleurs).
Oh My de Camino 84 et Sidney Gish
J’ai été happé par la prodigue Sidney Gish dès la première écoute de sa ballade rock lofi Presumably Dead Arms où l’autrice-compositrice-interprète confie qu’elle veut apprendre les mots de passe de son crush non pas pour consulter ses courriels, mais pour apprendre ce qu’ils cachent en soi (noms d’animaux d’enfance aujourd’hui décédés, paroles de chansons préférées, etc.).
Parce que c’est, malheureusement, une passion qui m’habite également.
Les personnes qui s’intéressent aux subtilités ou encore aux marottes que le vulgum pecus trouverait infiniment niaiseuses me sont précieuses.
M’enfin, je m’égare.
J’ai finalement opté pour ce duo avec Camion 84 parce que c’est une pièce pop mignonne, au texte le fun et, à chaque fois qu’elle joue dans ton salon, je me surprends à me dire “Hey. C’est catchy ça. C’est de qui déjà? Ah ben oui, ma girl Sidney!”
Toi, de ton côté, tu trouves ça drôle, car j’abuse également des “Oh my!”.
Sorry You're Sick de Ted Hawkins
La vie de Ted Hawkins n’aura été que tribulations. Du vagabondage, de la prison, de la dope, des comportements douteux puis des heures et des heures sous le soleil de Venice Beach à chanter pour les passants. Parfois, un producteur passait par là, flairait la bonne affaire et tentait de l’endisquer.
Puis, le cycle reprenait.
Sorry You’re Sick est le premier extrait de son excellent premier album Watch Your Step sur lequel je suis tombé. Mon coup de foudre, quoi.
Sur fond de mélodie folk bluesy simpliste et d’une voix éraillée, Hawkins tente de requinquer une dulcinée avec son remède pour tout: de l’alcool.
Y’a de quoi de romantique, mais aussi d’incroyable tragique dans cette ballade et cette relation.
La sélection de Steph
La vie d’artiste de Léo Ferré
Authentique complainte écorchée vive sur l’impossibilité par moment de lier les ambitions artistiques et une vie amoureuse digne de ce nom.
Le grand Léo se remémore ses débuts difficiles et, même des décennies plus tard, il y a fort à parier que les artistes émergents actuels peuvent s’y reconnaître.
I Wonder What’s She’s Doing Tonite? de Tommy Boyce et Bobby Hart
Trois accords, parfois, c’est tout ce que ça prend pour exprimer notre obsession pour quelqu’un.
«Obsession» ici ne rime pas avec pathologie. On parle moins d’un stalker que d’un type bien intentionné qui cherche à savoir ce qu’une fille qui le fascine fait ce soir.
En gros, c’est à peu près ça. Pas plus compliqué, mais diablement efficace comme mélodie qui reste dans la tête.
Et c’est tellement cute!
Metal Baby de Teenage Fanclub
Parce qu’on a tous eu à un moment donné un gros kick sur une fille qui trippait plus sur les métalleux…
Bon, j’avoue que ça a pas dû arriver si souvent à tout le monde, mais quand ça arrive, on s’en rappelle! Et aucune toune que celle de Teenage Fanclub ne résume mieux le feeling vécu dans ces cas-là.
La sélection de Phil
Ma belle amour de Michel Rivard
Je pense souvent à la chanson Silly Love Songs de Wings. J’aime bien l’histoire, possiblement apocryphe, que c’est McCartney qui réplique aux critiques qui l’accusent d’écrire des chansons d’amour.
T’sais, ça peut pas toutes être des A Day in the Life…
Comme Rivard est un fan des Beatles, il est probable qu’il connaisse cette histoire-là. Lui non plus n’a jamais eu peur d'écrire une petite toune niaiseuse. Moi je les trouve intéressantes.
Can't Help Falling in Love de Lick The Tins
J’ai hésité longtemps avant de mettre cette toune sur la liste.
Ça pourrait soit devenir ta chanson préférée ou tu pourrais aussi l’haïr. T’es imprévisible comme ça des fois.
Aussi, tu m’as déjà fait un commentaire à propos du fait que je mettais beaucoup de covers sur mes listes. C’est vrai que je fais ça. Au moins celui-ci à le bénéfice d’être assez méconnu quand même.
Je crois qu’il a été sur une trame sonore d’un film de John Hughes. Par contre, je ne pourrais pas te dire lequel.
Danny Says de The Ramones
J’trouve ça très plate quand t’es loin.
Des fois j’me reconnais même pu.
Pas d’une façon dépendant affectif creepy ou rien là.
Mais je trouve ça tough.
J’essaie toujours de me rappeler que c’est beau s’ennuyer de quelqu’un. Surtout si l’autre personne s’ennuie aussi.
Et je tiens pour acquis que tu t’ennuies de moi.
Du moins, j’espère.
À chaque fois que t’es pas là, j’écoute Danny Says. Ça me fait penser à la fois où tu m’as dit que tu pensais que j’haïssais les Ramones pis je t’ai boudé pendant une soirée au complet.
Tout ça pour dire,
Reviens vite, k?
🎶 Avant de partiiir 🎶
On s’est déjà couvert assez de ridicule comme ça alors on va garder ça court:
Si vous lisez toujours:
merci et
votre calvaire achève, car cette édition tire à sa fin
Le prochain thème sera: les fratries!
Aimez-vous et à la semaine prochaine!