10 chansons quand même le fun pour souligner la fête du Canada
D'un océan pis d'une toune à l'autre.
Le mot et la sélection d’André
C’est bientôt l’anniversaire du «plus meilleur pays au monde» et, plus près de nous, la fête du déménagement.
Si, il y a quelques années à peine, le 1er juillet était synonyme de pizza, de bière cheapette et de sueur qui te coule dans le bas du dos pendant que tu pivotes un sofa à bout de bras, c’est maintenant de plus en plus associé à du stress pis la vague impression que les films de science-fiction des années 80 décrivant le futur comme une impasse dystopique étaient, avec le recul, un brin documentaire (sauf les estiques de chars volants qui manquent encore et toujours à l’appel).
Mais bon, il y a des infolettres sociétales beaucoup plus pertinentes que nous pour vous parler de ces maux-là (dont celles de Niquet et Beaudet, par exemple).
Passons donc à la sélection de la semaine.
Après une dizaine de tounes fleurdelysées, voici une fournée en forme de feuille d’érable.
Electroshock de The Halluci Nation et Fucked Up
En 2002, Tim Armstrong, Rob Aston et Travis Barker surprenaient la planète punk rock en lançant Transplants, un projet qui se voulait rap, inspiré d’expérimentations du leader de Rancid sur Pro Tools. On retiendra surtout de l’expérience le single Diamonds & Guns qui est peut-être encore utilisé à ce jour comme trame sonore de pubs pour Garnier Fructis pis Neutrogena.
Un peu plus d’une vingtaine d’années plus tard, le projet powwow-step canadien The Halluci Nation (anciennement A Tribe Called Red) s’associe au combo torontois Fucked Up pour une reprise d’Electroshok du groupe punk mexicain Ritmo Peligroso. L’originale demeure meilleure (à mon humble avis), mais le duo demeure un expérience aussi intéressante que sympathique (et chargée socialement, bien sûr).
Paris Or Amsterdam de Basia Bulat
Disons, t’sais, disoooooons que vous auriez besoin d’une bonne dose d'ocytocine et d’endorphine rapido (et/ou de brailler comme un veau), je vous donne un truc de pro dans le domaine: cette sublime ballade désarmante sur le deuil signée Basia Bulat.
Le texte. La mélodie. L’interprétation. Ça marche À. Chaque Fois. Pas la petite larme polie, là. Les soubresauts. Les borborygmes, voire la morve qui pendouille. Le braillage de course, t’sais.
Ça fait tellement la job efficacement que je dois la skipper en vitesse comme si c’était la pire porno au monde quand Spotify a le malheur de la mettre sur le shuffle.
On m’a déjà dit que Basia Bulat n’a jamais révélée de qui elle parlait sur cette pièce. J’ai googlé paresseusement juste pour m’assurer que c’était bien le cas. Le mystère demeure. Tant mieux. J’aime que la chanson demeure anonyme et, donc, universelle. On a tous une voyageuse ou un voyageur en retard. Sinon, ne vous inquiétez pas. Ça va venir.
Native de l’Ontario, Bulat habite Montréal depuis peu. Elle lançait l’année dernière The Garden, un greatest hits où elle reprend de grosses tounes de son répertoire accompagnée d’un quatuor à cordes. C’est super bon, évidemment.
Est-ce que Paris Or Amsterdam s’y trouve? Fort heureusement, non. Contrairement à Oppenheimer,.Basia Bulat sait, elle, quand s’arrêter avant de créer une arme de destruction massive.
I Really Like You de Carly Rae Jepsen
Parce que je suis un humain.
Parce que j’ai des sentiments. Des rêves. Des aspirations.
Parce que j’ai des tripes. Un cœur.
Un organe qui bat.
Qui vibre.
Qui reconnaît le beau qui demeure dans ce bas monde.
Une crisse de grosse toune, bref, de la part du plus bel export de Mission en Colombie-Britannique, suivie de près par la chanteuse pop Lights ainsi que le rappeur Lil Windex.
Notre place de Paul Demers et François Dubé
On va s’le dire, ce n’est pas nééééééceeeeeessaaaaaairemeeeeeent la meilleure chanson du lot, mais c’est peut-être la plus importante du lot, politiquement parlant.
Hymne inspiré, notamment, du Cœur de ma vie de Michel Rivard, Notre place célèbre notamment la loi sur les services en français garantissant le service dans la langue de Gerry dans 26 régions de l’Ontario, dans un effort de protéger la langue, l’identité et la culture franco-ontarienne.
L’impact de la chanson est tel qu’elle est reconnue comme hymne officiel des franco-ontariens depuis 2016. L’année suivante, une école était également nommée en son honneur alors que des dizaines d’artistes - dont Damien Robitaille et Mélissa Ouimet - reprenaient la pièce pour rendre hommage à Paul Demers, emporté par un cancer quelques mois auparavant.
La sélection de Phil
Go For Soda de Kim Mitchell
La fête du Canada n'est pas vraiment reconnue comme un moment de grande débauche.
Si la Saint-Jean est associée à un gros tabarnak de feu pis un gars en chest peinturé bleu qui chante Gens du Pays, le premier juillet (à l’extérieur du Québec, bien entendu) est un peu plus mollo. On va dans un parc, pis on mange un morceau de gâteau.
Pour le premier single de son premier album, le rockeur canadien Kim Mitchell nous propose donc une chanson qui est littéralement à propos de boire une liqueur douce.
«Might as well go for a soda, nobody drowns and nobody dies.»
La pièce a même été utilisée dans des pubs de M.A.D.D.. Ian Dury doit se retourner dans sa tombe.
Steven Smith de The Organ
Il n’y avait pas de meilleur temps pour être fan de indie rock que le début/milieu des années 2000 au Canada.
Oui, il y avait Arcade Fire (gros bof), mais il y avait aussi des dizaines, voir des centaines de bands qui sortaient de partout; des artistes comme The Republic of Safety, The Hidden Cameras, Swan Lake et plus jouaient fréquemment sur CBC Radio 3. Ouf.
Parmi cette cohorte de la relève canadienne, le groupe qui m’a le plus charmé était The Organ.
C’est un peu comme si The Smiths était fronté par une femme pas problématique au lieu de Morrissey.
Le rêve.
Le monde à bien changé de 1755
C’est le moment que je vous rappelle que je viens du Nouveau-Brunswick (oui je sais, désolé).
La sélection de Steph
Tu m’as flushé de Cayouche
Qui d’autres que le chantre néo-brunswickois peut entonner un refrain avec ces mots «Tu m’as flushé de la toilette de ton cœur…»? Cayouche c’est un monument acadien! Je me suis juré d’aller le voir en show un jour. Quitte à me rendre jusqu’à Bouctouche ou Caraquet sur le pouce. Avant les Hôtesses d’Hilaire et les Hay Babies, la province de l’Atlantique avait déjà de quoi être fier de son patrimoine musical.
The Good in Everyone de Sloan
Pour un indépendantiste comme moi, c’était parfois difficile d‘avouer que je carburais solide à la mixture indie/power pop d’un groupe d’Halifax comme Sloan. Mais c’est catchy au-delà de la politique. Avec The Good In Everyone, j’ai cru que ça y était. Que je devrais dorénavant partager un des mes bands préférés avec un paquet de monde partout sur la planète. C’est plus ou moins ce qui est arrivé, mais ils sont devenus des légendes au pays des Commandites. Au même titre qu’Anne Murray, Neil Young ou Glass Tiger.
It’s My Pride de The Guess Who
Quel départ canon pour les Guess Who que ce classique du garage sixties repris sur de nombreuses compils consacrées au genre! Si on les connaît surtout pour American Woman ou These Eyes au cours des années 70, Burton Cumming et Randy Bachman faisaient vibrer des hordes d’aficionados bien au-delà des frontières du seul Winnipeg au cours de la décennie précédente. It’s My Pride ça rocke en sale et il y a de quoi en être fier!
🎶 Avant de partiiir 🎶
Nostalgie oblige - et la préparation des lunchs de nos kids aussi -, on va vous sortir 10 chansons inspirées de… camps de vacances!
Contente de réaliser que j'ai pas halluciné The Organ quelque part entre ma 2e et 3e année de cégep.