10 chansons pour vos road trips à venir
Que ce soit pour se perdre ou pour se rendre à destination, voici la trame sonore qu’il vous faut...
Les excuses, le mot et la sélection d’André
Mine de rien, alors que le marché des données personnelles éclate, confier son courriel personnel est un geste de plus en plus grand. Pis, moi, je ne m’abonnerais pas à une infolettre qui ne fait que dans la mièvrerie pis les politesses d’usage alors voici donc:
d’un côté, vos sad boys préférés passent à travers de petits et grands changements qui exigent un ‘tit recul. D’où notre absence dans votre inbox vendredi dernier.
De l’autre, je trouve ça plate que l’infolettre en fasse les frais alors, quelques heures avant sa livraison habituelle, je vais finalement reprendre la balle au bond jusqu’à nouvel ordre.
On a sûrement pas le lectorat d’Olivier Niquet, mais j’ose croire qu’on attire du monde aussi intéressé. Je crois aussi qu’en échange de votre courriel — et de votre attention envers ce projet assez niaiseux, merci —, on vous doit au moins «ça».
«Ça», étant dix suggestions musicales selon un thème qui, ce matin, sont livrées sur un coin de table. Dans l’urgence, donc, mais aussi dans la sincérité.
Bref…
On prévoyait vous faire une sélection musicale inspirée du retour du beau temps, de l’appel de la route, etc. On y reviendra à trois à un moment donné, c’est clair, mais - en attendant - voici 10 chansons que, moi, je ferais jouer lors d’un road trip.
Vous pouvez même l’écouter en char, en vélo (avec votre haut-parleur portable, bien sûr) ou encore sur le pouce et j’en passe en cliquant sur cette liste d’écoute Spotify pour l’immersion totale.
Sur ce, allons-y…
Thunderbird de Hermanos Gutiérrez
On commence en douceur avec une ballade western spaghetti de ce duo instrumental suisse qui sera d’ailleurs de passage le 29 juin au Club Soda de Montréal dans le cadre du FIJM. Pour les conductrices fan d’Ennio Morricone et les passagers qui fixent le désert qui défile.
Texas Sun de Khruangbin & Leon Bridges
On poursuit la groove légère, gracieuseté d’une collaboration entre le fameux trio instrumental fourre-tout (sérieux, ça peut aller du dub au rock psychédélique, leur affaire) et le prodige soul d’Atlanta.
Dynamite Walls de Hayden
Sentez-vous la tension? On se fait de moins en moins planant, plus terre à terre, voire rock à la fin. Le véhicule accélère un peu. Finalement. En prime, la chanson parle littéralement d’un road trip. D’un parcours, en fait. D’une quête dont on va revenir bredouille, car…
«it doesn't matter what / Any of us is looking for / We'll never find it, because / It's not even there»
…
Ouin. Faire de la route avec André Péloquin, quelle aventure, hein!
Mélane de Fred Fortin
Y’a des décennies de ça (ouch), j’embarquais dans une camionnette avec des collègues de CISM en direction de New York pour «couvrir» le CMJ Festival, un genre de Pop Montréal sur stéroïdes, mais avec moins d’âme. «Couvrir» étant surtout un synonyme pour «aller se péter la face». D’où ma mine patibulaire live from Central Park…
Revenons au véhicule: avant d’être le DILF d’Ici Musique, Olivier Robillard-Laveau était le hot shot du Voir pis il a sauté dans son siège en tenant un CD gravé. «Les gars, j’ai le dernier de Fred Fortin. On va commencer par ça!» Planter le décor s’ouvre sur cette toune et, justement, elle jette les bases pour un immense disque. Idéal alors que les lampadaires filent.
Bateaux de Marilyne Léonard
En parlant d’Ici Musique, Marilyne Léonard se distinguait récemment en se voyant coiffée du titre de Révélation Radio-Canada. De la pop qui groove, idéale pour faire des vagues dans le vent avec sa main la vitre baissée. Pour les amatrices et amateurs de Les Louanges, Tame Impala et de leurs ersatz.
El Caminos In The West de Grandaddy
Écoutez, j’avais besoin d’une pièce rock pour nous amener à la suivante et d’une pièce avec du synthé pour plus ou moins bien suivre la précédente. Ce n'est pas de ma faute si ce bijou de Grandaddy - un de mes groupes préférés - «fittait» aussi bien le casting désiré.
En prime, de l’actualité: Grandaddy prépare l’édition 20e anniversaire de Sumday - l’incroyable LP où on retrouve cette chanson - pis ça va coûter autour de 300$ pour le coffret complet pis, fuck, ça me gosse de le considérer sérieusement dans cette économie. En attendant, le groupe a mis le démo de l’album en ligne pis, mautadine, c’est aussi bon. À titre comparatif, voici la version cassette de cette pièce.
You, In Weird Cities de Jeff Rosenstock
L’arme secrète quand le char tombe dans l’accalmie pis qu’on redoute le sommeil: du rock criard qui, justement, parle des joies de se perdre dans une nouvelle ville puis du petit 30 secondes au passage où on se dit «Ouin, je pourrais refaire ma vie ici».
En passant, Jeff sera de passage à Montréal en septembre et amène avec lui l’autrice-compositrice-interprète rock folk déglingué Sidney Gish (dont je vous parlais ici et qu’on retrouve également dans la liste d’écoute Spotify plus haut). Sérieux, elle challenge Stéphane Lafleur côté verve pis elle a, genre, le tiers de son/mon âge. À voir avant qu’elle ne devienne trop mainstream, j’vous dis.
Next Stop de Bleached
Difficile de croire que ce brûlot rock garage a 10 ans. Peut-être est-ce à cause de son rythme effréné, parce qu’il n’a pas pris une ride depuis. On y mentionne prendre le train (voire la fuite) alors c’est thématique, bon.
Clay Pigeons de Michael Cera
Parce qu’il faut bien revenir au bercail, une toune qui parle de prendre du mieux avant de rebrousser chemin (en autobus de surcroît). Je n’oserai pas prétendre que Scott Pilgrim lui-même se frotte à John Prine ou Blaze Foley avec son adaptation de ce classique, mais - justement - il en fait de quoi de différent et de très personnel. Bravo.
En parlant d’autobus, je vous laisse avec un de mes poèmes préférés: I Ride Greyhound d’Ellie Shoenfeld.
Mention honorable: l’essentiel de l’œuvre de François Pérusse
Un jour, il n’y aura plus de voitures avec des lecteurs de disque en circulation. Qu’est-ce qu’on va faire de nos CD de François Pérusse? Y pensez-vous des fois?
🎶 Avant de partiiir 🎶
Je prépare un ‘tit projet niaiseux et un peu plus ambitieux qu’à l’habitude. Au cas où je me casserais la gueule, on va dire que c’est une surprise.
À la semaine prochaine!